L'affaire Audrey et Chantal d'Amato égorgées en 2003 à Meyrargues

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La perpétuité pour le double assassinat de Meyrargues
L’ancien chauffeur de car du Pays d’Aix est reconnu coupable du double assassinat de Chantal d’Amato et de sa fille Audrey à Meyrargues, égorgées le 31 mars 2003

La cour d’assises d’appel du Var a aggravé, hier, la condamnation de Poncé Gaudissard en le condamnant à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de la période de sûreté maximale de 22 années. En juillet 2008, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône lui avait infligé 30 ans de réclusion avec une mesure incompressible des deux tiers, peine requise hier par l’avocat général. L’ancien chauffeur des cars du Pays d’Aix est, une seconde fois, reconnu coupable du double assassinat de Chantal d’Amato, 52 ans, et de sa fille Audrey, 24 ans, retrouvées mortes dans leur villa, à Meyrargues, le 31 mars 2003. Coupable aussi d’actes de torture et de barbarie pour les 29 coups de couteau portés sur le corps de la jeune femme, ligotée avec du câble électrique et les yeux recouverts d’un large scotch gris. Les victimes avaient été égorgées.

Comme lors du procès devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, les jurés varois ont suivi l’étrange fil rouge criminel qui jalonne la vie de cet homme de 54 ans. Une succession de quatre victimes, de l’épouse de son ex-employeur, il y a trente-cinq ans, jusqu’à sa belle-sœur agressée pour la violer, en 2004 à Pertuis. Toutes attachées, souvent avec du fil électrique, pour une mise en scène à caractère sexuel. Dans ce film d’agressions en copié-collé, il y a aussi la voisine du kiosque à journaux que, un temps, Poncé Gaudissard avait tenu à Mazargues à Marseille. Agressée en 1994, sous la menace d’un couteau. Toutes ces victimes ont confié leur sentiment d’avoir échappé à la mort d’un cheveu. Il avait été condamné à dix ans de prison à Aix-en-Provence puis à quinze ans de réclusion à Avignon…

L’enquête sur le double meurtre de Meyrargues avait été difficile. Pas d’indices… ni ADN, ni empreintes, un trafic téléphonique qui ne révélait rien de particulier. À Draguignan comme à Aix, ce désert de preuves a poussé Me Guillaume de Palma à plaider l’acquittement. Poncé Gaudissard a, lui, pointé ce vide objectif d’une accusation toute entière bâtie sur son parcours. "J’ai l’impression qu’on fait défiler mon passé judiciaire pour faire croire aux jurés que je suis capable des faits, même s’il n’y a aucune preuve matérielle contre moi. J’ai l’impression d’être condamné d’avance, comme à Aix."

Le profil criminel de Poncé Gaudissard collait au millimètre aux faits de Meyrargues. Jusqu’à la similitude des nœuds ayant entravé les victimes avec ceux de ces précédentes agressions. L’accusation a distingué le mobile dans le fait qu’Audrey d’Amato, secrétaire aux cars du Pays d’Aix, avait eu entre les mains une demande de saisie sur le salaire de l’accusé par le Fonds de garantie des victimes, à la suite de ses précédentes condamnations. Morte pour en avoir trop su…

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